J?habite dans un duplex à Manhattan, Au coin de la 63e
Jeune cadre diplômé, mes bureaux sont dans un gratte-ciel.
Ce matin, de très bonne humeur je me sens,
Nous sommes au mois de septembre, le 11 il me semble.
En quittant la maison, je laisse ma vie derrière moi,
Sans même le savoir j?embrasse ma fille pour la dernière fois.
Comme toujours je dis bonjour à la femme de ménage
En ouvrant mes bureaux du 152e
Je suis le boss, celui qui parle au bout de la table, j?en suis tout fier.
Bref, il est 8heures et bientôt des poussières
J?ai entendu un bruit impossible à décrire
En une seconde, une secousse, des cris, des appels au secours
De la fumée, dans les yeux et dans le bide
Triste choix, brûler dans le feu ou se jeter dans le vide
Asphyxié j?ai posé mes yeux dans le ciel,
Puis j?ai opté pour un vol plané du 152e
Je viens du pays des cagoules, là où les obus éclaboussent,
J?habite Kaboul et j?ai douze ans, appelez-moi Mouss.
Les familles sont parties, les soldats sont par terre
Le centre-ville est en ruine, même l?école s?est fait bombarder
J?ai demandé à Dieu de m?épauler
Ce que vous voyez à la télé, moi je l?ai vu en ouvrant mes volets
Comme tous les jours, j?irai déblayer les ruines
Comme chaque soirs, Les échanges de tir vont éclairer mes nuits
J?ai 6 frères et s?urs, j?ai peur que la mort nous sépare
C?est difficile alors je prie pour que les missiles nous épargne
Je rêve de l?université, d?un job à mi-temps
Ici les gosses précoces deviennent adultes à 8ans.
Victime d?une guerre dont j?ignore les causes.
Des fois je fais du vélo mais je slalome entre les corps
Mon père pense que le pays a tout à perdre
Espérant comme chacun que la guerre nous foute la paix
Je m?appelle George, je réside à la maison blanche
Je fais la guerre sans motif, de temps en temps ma raison flanche
Je suis dans le pétrin, j?ai l?ONU sur les épaules
Je me regarde en face dans la glace même si je tue pour du pétrole.
En vérité, j?ai la haine, je veux la tête à Ben Laden
Je suis fier, je mens quand je dis que j?aime la paix
Dans les livres d?histoire, j?aurais laissé mon nom
Je suis le président cow-boy, déclare la guerre plus vite que mon ombre
Je fais croire à mon peuple que les barbus veulent frapper l?Amérique,
Pour être sûr de taper John Kerry.
Je suis le shérif du monde, le chef, le justicier, le commissaire,
J?ai un caniche qui s?appelle Tony Blair.
Je tue des condamnés, par injection à la pikouz
Partout où je passe on me déroule le tapis rouge
Je mérite le prix Nobel, des belles promesses
Je suis en tord mais je m?endors sans problème.
Writer(s): Thomas Gerard Idir, Matthieu Thierry Jangui Le Carpentier
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