Quel beau roman d'amour
Depuis bientôt cent ans
Depuis qu'a vu le jour
Dans la nuit des écrans
Le cinématographe, enfant.
D'une chambre d'hôtel
Au fond de l'univers
De l'Eden au bordel
Du luxe à la misère
Innocent ou pervers.
Traversant les déserts
Ou sillonnant les mers
Il a collé des ailes
Au dos de nos chimères.
Nous avons voyagé
Par l'esprit, par le coeur
Clandestins naufragés
Exaltés d'un ailleurs
Qu'il soit pire ou meilleur.
Du rire à la douleur
De l'extase à la peur
Dans ce monde piassé
Qui vient du projecteur.
Quel beau roman d'amour
Depuis bientôt cent ans
Depuis qu'a vu le jour
Dans la nuit des écrans
Le cinématographe, enfant.
S'il me faut par des mots
Modeler le mirage
Arrimer le radeau
Charger des personnages
De ce siècle d'images.
Je convoque au tournage
Le plus fou des orages
Tous leur Eldorados
Reflétant de visages.
Quel beau roman d'amour
Depuis bientôt cent ans
Depuis qu'a vu le jour
Dans la nuit des écrans
Le cinématographe, enfant.
Le cinématographe, enfant.