Mille bruits, certes sanglants, à enfouir sous mille quêtes de soi
Quelques milles crimes
Celui d'un frère, traître apeuré
Rongeant ses nerfs, éclipsant le Prince
Alors exilé
Celui d'une mère, reine sous chrysanthèmes
Fier adultère, raillant quelques cris sans trêve
Celui d'un fils indécis
Obscurci par la lame sous laquelle Polonius périt
Maladresse, crimes : l'œil vengeur
Salit la grâce divine et sonne son heure triste
Le sang se mute en larmes
Pendant que les morts parlent
C'est l'étrange chute en vrac
Des mains sanglantes par dizaine aux violents abcès
Tous à prétendre l'ivresse d'une âme saine
Puisque alors les retours sans appels sont au centre
A peine, pendant que chaque vie tourne à perte
Vaste peuple, vaste peine, poison fuyant
Epousant les vastes pleurs
Autant de cris de l'esprit et du sang
Le gage du cœur s'est perdu dans les âges du temps
L'auteur en ces pages nullement dupe de ses actes
Annonce le présage durement
Avec ou sans cœur les pics fusent entre les dires
D'une assemblée broyant toute cynique figure
Au ciel ou au fils, le Roi dicte alors
Ce sont nos larmes que ton acte fait répandre
Va, prépare-toi, sous les ordres, et prie qu'au plus loin
Ton crime n'apparaisse moins fort
Le droit du deuil, le temps d'un siège à ton âme
En guerre, vois cette veuve couler dans l'enfer
Histoire tragique d'Hamlet, Danemark
Ici même : scène trois, de l'acte quatre
En termes trompeurs, les quêtes se voilent
Et l'épaisse muraille se heurte à l'appel d'une âme
Mais celle d'une arme en tête à laquelle, durable
Le roi s'entête est pire que son meurtre infâme
Sans grade à l'appui, des yeux sans faille à la fuite
Tout s'enflamme pour que la suite s'emballe
Et pour que se livre l'âme se meurt l'homme d'apparats
Un cadavre que la tragédie embrasse
Le poison trace l'envers du décor
Douleur profonde du corps dès lors acceptée
Rumeurs galopantes : car le peuple gronde
Sur Polonius et son étrange mort
En l'enterrant si vite, ce tort fit d'Ophélie,
Fragile, une fillette à la raison morte
Et portée par un cœur en pièce
Sous l'âme en peine, se dresse le deuil du cœur et du père
Mille bruits, certes sanglants
A enfouir sous mille quêtes de soi
Quelques mille crimes
Logique vide, les cieux se fâchent
Aiguisent leurs mines fines, que la frénésie relâche
En prime, Laërte vise aussi l'acte vil
Amnésique de ce que l'amour fit, triste que l'âme oublie…
Puisque alors les retours sans appels
Sont au centre à peine
Pendant que chaque vie tourne à perte.
Lyrics powered by www.musixmatch.com