J'mets ma peau sur la table, j'suis dans les entrailles
D'la bête, et j'entaille ce siècle, et j'crache un éventail
De mots secs, en braille, j'gratte mes films pour aveugles
C'est d'la graille pour âmes infirmes, ma vérité est pour ceux qui la veulent
Prends l'réel en pleine gueule, et viens t'perdre dans mes idées foncées
Viens sentir cette merde, le shit, l'odeur des rues défoncées
Quand le ciel nous pisse dessus et vient laver l'bitume alcoolique
J'parle d'amour, j'suis qu'un interprète pour brolic
Si t'es claustro, conne, bornée, si t'as la gueule fragile, j'cogne
Mes images mornes te crameront la cornée
Si t'aimes le calme, le silence de mort, les sons qui laissent passer l'soleil
J'suis pas ta came, là t'es informée
J'écris un autre chapitre d'mon existence, j'appuie sur l'accélérateur
J'ai pris mes distances avec le game, j'reviens lacérer les rappeurs
J'cogne avec insistance, j'ai fait ça pour avoir et pour être
J'les insulte en rafales comme si j'avais l'syndrome d'la Tourette
Mon paradis survolé par un drone, j'marche sous un ciel écarlate
Brûlé par ce courant musical, j'suis sur un trône électrique
Lyrical icône, hat trick
Une bombe humaine, j'avais une mèche pour cordon ombilical
J'vis dans l'cul d'un cyclone; ce bizz et moi, c'est Goliath et David
On fait qu'tirer des grosses lattes, remplir des cases vides
J'prône pas la violence, sauf quand le frigo t'enrhume
Ça pue l'insolence, tu t'demandes pourquoi ça parle autant d'rue
La mort m'a passé un coup d'bigo en août, j'étais sur messagerie
Le Diable croit en nous, moi, j'prie le Ciel, ça brûle
C'est pour ça qu'j'rime, mon égo prend des stéroïdes
Quand t'hésites c'est la rue qui t'égorge, c'est réel, pas d'l'héroïc fantasy
La vie m'égorge, j'y laisserai pas la peau, c'est une promesse
J'étouffe dans l'air du temps; le talent, c'est mon seul fond d'commerce
Y'a pas d'Dukan ici, le son est lourd, plein d'cholestérol
Tu sais où sont les loups, les agneaux connaissent leur rôle
Le rap m'a passé l'anneau, souvent au bord du divorce
J'tombe dans le panneau, à chaque son qui m'force à revenir
On m'dit: "Bors t'es l'meilleur, t'es pas à ta place, ramène-nous un peu d'foudre"
J'réponds: "Moi, j'suis là où j'veux être, et d'ailleurs qu'est-c'qu'ça peut t'foutre?"
Désolé si t'es fan, j'rappe pour moi, y'a rien d'égoïste
J'pourrais choquer la street, même en samplant le refrain des Choristes
Musique profane, j'suis un puriste
Sir du rap sans bicarbonate, j'ai rendu l'passé futuriste
Musical à peau matte, pas dans vos trips de "qui a les plus grosses couilles?"
J'traverse l'époque où, rapper la révolte, c'est devenu old school
Dis-moi pour qui ta musique païenne roule
J'suis légendaire comme le "A" tréma, et Kenzy en chemise hawaïenne rouge
Pas d'traversée du désert, j'faisais juste mon cardio
Dis aux trentenaires qu'ils peuvent rallumer la radio
C'est pour les ados qui gambergent, les fumeurs d'mic qui crapotent
Ceux qu'auraient pas leur mot à dire si j'avais mis une capote
C'est vous que j'prends pour cible
Si l'monde préfère les rappeurs morts, détestez-moi le plus longtemps possible
Le mic est testé, pour t'faire de l'ombre, y'a pas mieux qu'moi
Le texte est long, j'rajeunis à chaque disque, j'ai même des gosses plus vieux qu'moi
J'monte trop haut dans leur estime, j'en viole l'espace aérien
Moi, j'ai l'cœur couleur Palestine, le Uzi israélien
Délinquante musique, béton armé, vinyles et crossfaders
Pour les têtes cramées à la Ghost Rider
J'ai déjà entamé un autre siècle, j'me confesse
Dieu m'pardonne; la rue, elle attend mon album comme Scarface 2
J'ressuscite leurs lettres mortes, tirent tous une tête d'enterrement
J'les plombe, j'ai longtemps été muet comme une tombe
L.I.N.O, Bors, peu importe l'alias, on va tuer
C'est la longueur de la laisse contre l'épaisseur de la liasse
Tu peux chercher l'exit, ils disent qu'avec le Diable j'ai fait un pacte
52 mesures et mon rap te prouve que Dieu existe, j'étais béni avant l'impact
Writer(s): Gaelino M'bani, Amaury Loriau
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