Quand nous aurons cent ans et cent jours et cent nuits
Que nos petits-enfants auront fait des petits
Quand nos bras d'allumettes s'effriteront d'un coup
Que le poids de nos têtes écrasera nos cous
Que nous restera-t-il pour finir en beauté?
Quand nous aurons cent ans et de beaux souvenirs
De nos corps s'aimantant comme deux gouttes de cire
Quand la moindre caresse aura l'air d'un cent mètres
Et que la vieille maîtresse aura perdu son maître
Que nous restera-t-il pour finir en beauté?
Quand nous aurons cent ans dans nos coeurs de sauvages
Dans nos yeux presques blancs, nos cheveux de passage
Quand nos cils tomberont comme un arbre à hélices
Que nos jambes n'auront jamais été si lisses
Quand nous auront cent ans et la révolte sèche
Que l'inertie des temps aura brisée nos flèches
Quand la fatalité nous fera dire, tant pis
Et qu'un point de côté nous mettra au tapis
Quand nous aurons cent ans de regards en arrière
Quand ce qui nous attend sera déjà derrière
Quand revenus de tout et dépassés par tous
Nous attendrons surtout une sortie très douce
Que nous restera-t-il pour finir en beauté?
Il nous restera ça: ton rire qui se faufile
Etincelant, immédiat, entre mes mots futiles
Mon rire qui prend sa source à ton esprit, fissa
J'espère qu'en bout de course, il nous restera ça
...
Il nous restera ça
...
Il nous restera ça
...
Il nous restera ça
...
Il nous restera ça
...
Writer(s): Jeanne Cherhal, David Babin, Angelo Foley
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