J'ai rencontré des mecs qui changeaient de costard
D'après le cours du kopeck ou celui du dollar,
Des monstres dégoûtants, des crapauds pleins de bave
Ecroulés de rire en contemplant d'autres épaves.
J'ai vu des femmes et des enfants, les yeux fardés, tout noirs,
Perdus et pourtant si sûrs d'eux, bizarre, bizarre,
Des gigots qui gigotent et des clodos qui mégotent,
Des musiciens qui jouent toujours la même note.
Je les ai rencontrés un soir,
Dans ma vie, ma rue, au hasard.
Ils sont restés dans ma mémoire,
Chacun rangé dans son tiroir.
Bienvenue sur mon boulevard,
Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare.
Ombres paumées, recalés de l'espoir,
Compagnons du blues et du dérisoire,
Oubliés dans les moments de candeur,
Vous revenez, dès que j'ai mal au coeur,
Partager mes faiblesses et mes erreurs
Vous êtes un peu de mes amarres, un peu de mon histoire.
Bienvenue sur mon boulevard,
Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare.
J'ai vu des vermeils et des bleus, des vertes et des bien mûres,
Des muets mauvais qui écrivaient sur les murs.
Les filles étaient de joie, les hommes étaient de peine.
Point commun : dans leurs yeux c'est bien la même haine,
Des révolutionnaires qui voulaient remplacer
Les méfaits de leurs pères pas leurs propres excès.
Writer(s): Jean-jacques Goldman
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