(Serge Rezvani)
Je rêve toujours d'me tirer, d'me barrer, d'me tailler, de foutre le camp
Moi qu'aimerais tant m'arrêter d'cavaler, prendre le temps
D'avoir des chats, des petits chats, des chiens, des tas d'enfants
Un vieux fauteuil au coin du feu où me laisser glisser à deux
Avoir mes bouquins sous la main qui s'ouvrent d'eux-mêmes
Aux pages que l'on aime et qu'on relit'sans fin parce qu'on les aime
Un petit clocher de Cocagne que j'entendrais tinter
L'hiver tout comme l'été, la nuit, le jour, sur la campagne
Me donneraient envie de n'plus changer ma vie, on verrait chaque soir
L'tourbillon fou du monde devant la télé
Mes chats, mes chiens roupillant à nos pieds à poings fermés
Et qu'au dehors le vent d'hiver se donnerait un mal de chien
Pour faire plier les peupliers que nous aurions plantés à deux
Et les soirées d'automne couleraient, douces et monotones
Et chaque nuit on se dirait "chéri, on réveillonne"
Aïe! Quelle petite vie de Cocagne, l'hiver tout comme l'été
J'pourrais pas m'en lasser, la nuit, le jour, dans ma campagne
Ni vue et ni connue dans mon petit coin perdu
Mais v'là qu'il faut me tirer, me barrer, me tailler, foutre le camp
J'ai même pas l'temps d'm'oublier un instant loin du présent
Adieu mes chats, mes petits chats, mes chiens, adieu le vent
Ce vieux fauteuil au coin du feu, j'm'y serais jamais planquée à deux
C'est bête ce rêve que j'fais chaque jour dans ma p'tite auto
En venant du bureau qui pourrit ma vie de nostalgie.
Writer(s): Serge Rezvani, Jean-jacques Robert
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