J'achète deux journals
Fatigué sonne les trente-cinq heures
L'aube lèche les pieds
La péniche des pompiers
Traverse tous feux éteints
La lune aussi s'éteint
Sur le miroir sans tain
Sort une limousine blanche
Plonge une enclume autour
La Seine tend sa main
Vers le petit chemin
Un merle blond répond
Au peintre sur le pont
Qui peint en rose bonbon
Tout gris, ce mois de mai
Canal soleil, ça va jamais
L'eau se gonfle les joues
Et sous l'écluse joue
Les Niagara d' banlieue
Un flic en vélo bleu
Des rafales de vent
Font voler les enfants
Sur le quai
Les vieilles dames sautent
D'une rive sur l'autre
La mer ne viendra plus
Paris secoue ses reins
Un vieux violon chagrin
Et voilà des voiliers
Sous les regards surpris
Blanc comme les goélands
Qui escortent les flancs
Les riverains endormis
Sortent leur longue nuit
Aux fenêtres
Balance dans le courant
Et la gueule de Paris
Bouffe la rêverie
Writer(s): Patrice Caratini
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